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lunes, 29 de diciembre de 2014

ET POUR LES AMIS DE LA LANGUE

Philippe Boula de Mareüil : « Les accents participent à la richesse de notre langue »

LE MONDE CULTURE ET IDEES |  • Mis à jour le  | Propos recueillis par 
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Si les langues régionales ont décliné en France, les accents souvent résistent. Que s’est-il passé ? D’où provient l’accentuation ? Entretien avec le linguiste Philippe Boula de Mareüil, directeur de recherche au CNRS.

De quand datent nos accents régionaux ?
Les accents sont aussi vieux que le langage. Au XVIsiècle, le français – qui s’était développé lors de l’essor démographique du bassin parisien aux XIIe et XIIIe siècles – était encore peu répandu en France. On parlait diverses langues, différents dialectes d’oc ou d’oïl, comme le champenois, le picard ou le normand, ainsi que des variétés non romanes comme le basque, le breton et des dialectes flamands ou alsaciens. Aujourd’hui, si les langues minoritaires sont en danger, les accents résistent encore dans certaines régions.
Bien souvent, on reconnaît un Méridional à sa prononciation – « mère » étiré en deux syllabes avec le « e » ou « canton » perçu comme « caneton » par les gens du Nord – ou encore un Alsacien – qui prononcera « bidon d’huile » comme « python-tuile » et « jalousie » comme « chat-loup-scie » –, d’où d’innombrables charades et plaisanteries.
Un accent n’est perçu que dans la mesure où il s’écarte d’une langue qui est la norme. D’où vient-elle ?
Dans un pays aussi centralisé que la France, le rôle linguistique des élites, et aujourd’hui des notables de la capitale, est depuis longtemps considérable. Au XVIsiècle, le grammairien anglais Jehan Palsgrave décrétait que la forme de français la plus pure était celle qui était parlée sur les bords de la Loire, en Touraine, où les rois de France aimaient aller chasser. Trois siècles plus tard, Alfred de Vigny écrira, à propos des Tourangeaux : « Leur langage est le plus pur français, sans lenteur, sans vitesse, sans accent ; le berceau de la langue est là, près du berceau de la monarchie. » De là provient le mythe selon lequel le français de Touraine serait le plus « correct ».
Quel fut le rôle de la cour ?
Au XVIIsiècle, l’entourage du roi s’est recentré autour de Paris, puis de Versailles. En 1647, l’un des premiers académiciens français, Vaugelas, définit alors le bon usage de la langue comme « la façon de parler de la plus saine partie de la cour ». Au XVIIIsiècle, ce prestige de la cour fut contesté, notamment à la Révolution française, par la bourgeoisie, qui prend le pouvoir. Au XIXsiècle, c’est aux écoles normales qu’a été confié le soin de former les instituteurs, pour transmettre la norme. Ensuite, les manuels de prononciation allaient se montrer plus explicites encore, non sans ­arrière-pensées politiques.
Comment l’unification s’est-elle faite ?
Au XXsiècle, cette norme a été attribuée à la bourgeoisie parisienne, plus précisément, d’après divers linguistes, à la « conversation “soignée” des Parisiens cultivés » et à la « conversation sérieuse mais détendue de la classe dirigeante de la capitale ». Dans un contexte d’unification et de brassage social des deux guerres mondiales, la prononciation de la bourgeoisie parisienne s’est étendue aux classes moyennes, et se voit de plus en plus diffusée par les grands médias.
Aujourd’hui, ce sont les journalistes, à la radio et à la télévision, qui définissent la norme de prononciation d’un français dit « standard ». En France, où l’Etat et les médias audiovisuels sont très centralisés, il n’est pas étonnant que ces « professionnels de la parole publique » incarnent et véhiculent la norme. Il n’en va pas ainsi chez nos voisins italiens et allemands, où il est courant d’entendre différents accents régionaux à la télévision. En France, un accent peut s’entendre sur les ondes, mais plus souvent dans le commentaire sportif que dansd’autres rubriques.
Vous évoquez deux forces qui s’exerceraient sur les accents : l’une « uniformisatrice », l’autre « séparatrice »…
La diffusion d’une norme acceptée et partagée facilite la communication, l’intercompréhension. Mais le langage n’est pas seulement un instrument de communication, c’est aussi un miroir de notre identité. L’accent nous singularise, il nous permet de nous définir au sein d’un groupe, en connivence avec des personnes avec lesquelles on se reconnaît suffisamment de points communs pour se sentir les « mêmes » (identité vient du latin idem), et différents des autres. D’où cette force qui tend vers la distinction, la démarcation, l’affirmation identitaire.
Comment ces forces s’articulent-elles ?
Certains, attirés par le modèle que représentent les élites dominantes, s’efforcent de gommer leur accent. « L’accent, quelque accent français que ce soit, et avant tout le fort accent méridional, me paraît incompatible avec la dignité d’une parole publique », écrivait le philosophe Jacques Derrida, né en Algérie. Pierre Bourdieu, lui, a eu honte de son accent béarnais. A l’inverse, un accent peut être une « marque de fabrique » pour des artistes, des politiques ou des commerçants qui veulent promouvoir des produits du terroir.
Il y a, dites-vous, des accents plus égaux que d’autres : certains sont valorisés, d’autres au contraire dévalorisés…
Sans remonter jusqu’à l’abbé Grégoire, qui a lutté pour l’éradication des langues régionales pendant la Révolution, bien des auteurs ont fustigé divers accents régionaux. Par exemple, le philologue belge Louis Remacle a pu écrire, au sujet des Wallons, qu’ils « parlent avec une lourdeur pâteuse (…) avec une modulation particulière, naturellement différente de la bonne ». L’accent méridional, quant à lui, qui évoque le soleil et les vacances, trône au sommet d’une hiérarchie de « français enchantés », selon l’expression employée par le sociolinguiste Médéric Gasquet-Cyrus.
Il est possible de faire carrière avec cet accent, alors que ceux du nord-est de la France ont mauvaise presse et peuvent même être discriminants à l’emploi. L’alsacien partage certains traits de prononciation avec l’allemand, d’où une confusion avec cet ancien ennemi. Le ch’ti évoque plutôt la grisaille et la sidérurgie sinistrée, même si un film à succès lui a fait gagner la sympathie du ­public. Je ne connais pas de journaliste ­vedette ou de grand patron qui le revendiquerait. L’homogénéisation, la standardisation peuvent cependant produire un contre-effet, en incitant à montrer avec ostentation sa différence avec les Parisiens. Retournant le stigmate, il y a là une relégitimation possible d’un accent déprécié.
Entre uniformisation et distinction, dans quelle direction le balancier penche-t-il aujourd’hui ?
Nous sommes plutôt dans une phase d’homogénéisation. Les accents tendent à s’estomper, à s’atténuer, surtout chez les plus jeunes. Dans la plupart des variétés de français, le « r » roulé s’est perdu, comme les différences de prononciation entre « peau » (avec un « o » fermé) et « pot » (avec un « o » ouvert), « pâte » (avec un « a » d’arrière) et « patte » (avec un « a » d’avant), ou « brun » et « brin »… Par un phénomène qui s’apparente à la sélection naturelle, le système phonologique parisien, qui tend à s’imposer à une aire bien plus large, s’est dans une certaine ­mesure appauvri, se débarrassant de distinctions peu productives. Il n’est pas rare que les aires périphériques, comme l’est de la France, la Suisse ou la Belgique, se montrent plus ­conservatrices sur le plan linguistique.
Comment l’expliquez-vous ?
L’esprit de corps ou de clocher prévaut ­encore, dans notre société moderne qui consacre l’individualisme. On peut chercher à se différencier de la société dominante, à retrouver un peu de cette convivialité qui n’est peut-être pas transmise par le jacobinisme français, en restant entre soi, en gardant son accent. De surcroît, le développement des échanges peut favoriser une nouvelle redistribution des accents, plus en réseau qu’à l’intérieur d’aires contiguës. Il en va ainsi de l’accent dit de banlieue ou de celui des néo-Marseillais un peu « bobos », qui ont investi d’anciens quartiers ouvriers et veulent paraître plus marseillais que les Marseillais.
Cet accent de banlieue n’est-il pas l’illustration que nombre de préjugés sociaux sont à l’œuvre dans la perception des ­accents ?
L’accent de banlieue est l’un des plus stigmatisés, d’où le développement d’entreprises de « coaching » pour effacer une prononciation particulière que l’on relève chez certains jeunes de milieux défavorisés, vivant dans des cités de banlieues populaires. L’expression « accent de banlieue » vise une classe d’âge et une catégorie sociale précises. Alain Finkielkraut a récemment déploré cette façon de parler en ces termes : « Mes parents avaient un très fort accent, mais pas moi. Ce n’était pas possible que j’en aie un puisque j’étais né en France. » Je m’inscris en faux par rapport à ce raccourci simplificateur, qui ­concentre trop de préjugés.
Les accents – y compris celui dit de banlieue, même s’il convient de reconnaître qu’il est handicapant dans la vie sociale – participent de la richesse de notre langue. Dans un imaginaire linguistique assez répandu, cet accent, auquel on attribue une origine « beur », serait lié à l’immigration maghrébine. Or l’accent dit de banlieue est fort différent d’un accent du « bled ».
Le redécoupage des régions remet-il en cause des identités linguistiques ?
A quelques exceptions près, les régions sont parmi les rares entités administratives dont on pouvait trouver le bien-fondé dans l’histoire linguistique de la France. De ce point de vue, l’unification de la Normandie ne pose pas de problème, ni le rattachement de la région Midi-Pyrénées au Languedoc-Roussillon, où, hormis le catalan roussillonnais, se parlent des variétés très proches d’occitan. L’unification de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais fait également sens, le ch’ti étant une variante du picard. En revanche, on peut comprendre que le « mariage » de l’Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardennes choque la forte identité linguistique et historique des Alsaciens.
L’apparition des accents a-t-elle répondu à une nécessité ?
Contrairement à l’émergence du langage, dont on sait combien elle a pu être nécessaire à l’homme, il n’existe pas d’explication de nature darwinienne à la diversification et à la préservation des accents. On n’a pas de preuve que le langage se soit amélioré en se morcelant. Cela étant, un français sans accent serait aussi triste qu’un village d’appartements-témoins ou un repas à un seul ingrédient…
À LIRE 
D’où viennent les accents régionaux ?, de Philippe Boula de Mareüil (Le Pommier, 2010).
SUR LE WEB
La Diversité des accents en français, article de de Philippe Boula (dossier « L’évolution des langues, quel avenir ? », revue Pour la science n° 82, janvier-mars 2014). 
Les accents des Français, un site consacré aux prononciations régionales.
Carte des accents : localisez différentes prononciations sur un planisphère.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/12/24/les-accents-participent-a-la-richesse-de-notre-langue_4545939_3246.html#by6iXdPqbW75twGm.99

Quelques mythes médicaux à balayer pour les fêtes

LE MONDE |  • Mis à jour le  | Par 
Chaque année à Noël, une revue scientifique britannique traite très sérieusement des sujets fantaisistes. Retour sur quelques-unes des croyances infondées de saison.

Les lecteurs d'Henry Miller se souviennent que le romancier américain décrivait ses nombreuses partenaires utilisant la douche vaginale au Coca-Cola comme moyen de contraception après un rapport sexuel.

Deborah Anderson, professeur de gynécologie obstétrique à la faculté de médecine d'Harvard, à Boston (Massachusetts), démontre fort sérieusement que cette méthode est dépourvue d'efficacité, dans un article publié le 18 décembre* dans l'édition de Noël du British Medical Journal.
Entre autres raisons : le Coca-Cola n'est pas un bon spermicide et pourrait, de plus, altérer la muqueuse vaginale et sa flore bactérienne. Sans compter que les spermatozoïdes ont de bonnes chances d'être plus rapides que la boisson gazeuse et d'atteindre leur objectif.
Dans le même numéro, des sujets peu sérieux sont traités le plus scientifiquement du monde : deux autres auteurs américains « à la recherche de la vérité scientifique »Rachel Vreeman et Aaron Carroll, de la faculté de médecine de l'Indiana, se sont penchés sur quelques croyances médicales de saison.
  • Les friandises sont-elles source d'hyperactivité enfantine ?
Premier objet de leur curiosité : la consommation excessive de friandises peut-elle déclencher une hyperactivité de l'enfant ? Billevesées, répondent les auteurs. Au moins douze études rigoureuses ont étudié le sujet : il n'y a pas de lien entre la quantité de sucre consommée et le fait de souffrir de ce trouble.
  • Les fêtes marquent-elles un pic des suicides ?
Les suicides seraient-ils plus fréquents pendant la période des fêtes ? Si le risque de se retrouver seul à Noël est bien réel, il n'existe pas de preuve scientifique de l'existence d'un pic de suicides à cette époque de l'année.
  • La tête est-elle la zone clé de la chaleur corporelle ?
Aller nu-tête dans le froid provoque-t-il une grosse déperdition de chaleur ? Un manuel de l'armée américaine prétend que 40 % à 45 % de la perte de chaleur s'effectue par la tête. « Si c'était vrai, les êtres humains auraient aussi froid la tête nue que s'ils sortaient sans pantalon », écrivent les auteurs. Le chiffre cité par l'US Army provient d'une étude menée sur des sujets vêtus de combinaisons polaires mais allant nu-tête. Dans ces circonstances, la tête était forcément l'une des zones perdant le plus de chaleur.
Jeûner la nuit ferait-il maigrir ? Autrement dit, la nourriture ingérée la nuit lors d'un tardif réveillon contribuerait-elle davantage à l'obésité, comme certaines études semblent le montrer ? Les deux universitaires de l'Indiana tordent le cou à ce mythe. Ce n'est pas l'heure du repas, mais tout simplement la taille de la ration alimentaire, qui est en cause : on grossit lorsqu'on ingère plus de calories que l'on n'en brûle, et inversement.
  • Et la gueule de bois dans tout ça...
Enfin, il n'est pas trop tard pour se poser la question des remèdes efficaces contre la gueule de bois. Certaines firmes proposent des produits à cet effet, tandis qu'Internet regorge de conseils divers, allant de l'aspirine aux bananes, en passant par les bêtabloquants et l'artichaut. Là encore, le verdict tombe : l'amélioration de l'état d'une personne ayant bu une quantité excessive d'alcool n'est susceptible que d'améliorations « minimes » avec ces différentes méthodes. En revanche, il est scientifiquement prouvé que le meilleur moyen pour éviter la gueule de bois est de ne pas boire trop d'alcool.
* Cet article a été écrit en 2008. Mais leurs réponses aux « croyances médicales de saison » n'ont elles pas pris une ride... et restent de saison !

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/vous/article/2008/12/27/quelques-mythes-medicaux-a-balayer-pour-les-fetes_1135743_3238.html#6fGZbFbYmuthG6IH.99

POUR LES AMIS DU VIN "LE MONDE"

Un vin peut-il sentir le sapin ?

1 vin 1 sapin
Un vin, un sapin
Quel que soit le sens que vous avez donné à cette question - qu'il ait des arômes d'épicéa, que sa fin soit proche... - , c'est l'affirmative qui l'emporte.
Cas n°1 : « il était temps de le boire, il sentait le sapin ! »
En référence au bois utilisé pour fabriquer des cercueils. Bien sûr, puisque les vins vieillissent, arrive un moment où il vaut mieux les boire avant de sombrer dans le bizarre. Je compare cette phase à l'hiver, parce que les arômes, en fin de vie, ont des allures de feuilles mortes, de gibier, d'ambre de parfumerie, de truffe, de terre. Et parfois, c'est plus que vieux : c'est trop vieux et le vin sent la viande faisandée, les fruits pourris, les champignons moisis. Il sent le sapin, en quelque sorte.
Notez que selon le vin, selon son profil et son élaboration, cet épisode peut survenir à sa 5e année... comme à sa 97e... ou beaucoup plus tard.
Cas n°2 : « J'y sens comme un arôme de sapin ! »
Mais pourquoi pas ? Le sapin, comme le santal, la sève de bois, la cire, le camphre, le cèdre ou la résine de pin, appartient à la famille des arômes balsamiques. Ces notes apparaissent sur les blancs comme les rouges, surtout quand ils ont été élevés en fût et à partir d'un certain âge, d'ailleurs. Pour le sapin proprement dit, surtout si l'on pense à l'épicéa plus qu'au Nordmann (celui qui pique moins quand on le porte), ce n'est pas forcément un compliment : il y a un accent plus vert dans l'air, un boisé moins mûr, plus âpre.
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L'odeur du pin, (en résine ou en aiguilles séchées), en revanche, est tout à fait délicieuse. Vous portez le verre au nez et voilà, une pinède passe sous les yeux. C'est le cas de rouges puissants, méditerranéens, de cabernets sauvignons nourris à la chaleur. J'ai d'ailleurs l'émouvant souvenir d'un Touriga Nacional du domaine Cortes de Cima (Portugal) qui m'a rendu l'été de mes 6 ans quand je marchais pieds nus dans la forêt de pins qui séparait la route de la plage, les aiguilles qui piquent les pieds et les pommes de pin d'où l' on délogeait quelques pignons. Un bon vin c'est aussi ça.
Et s'il y a bien UN vin qui sent la résine, c'est leretisna grec, un blanc parfumé à la résine de pin, un mariage puissant, déroutant, heureux depuis la Grèce Antique.
Cas n°3 : J'avais compris « Le vin peut-il être sous le sapin » !C'est évident, voyons.
Quel vin ? Soyons sérieux, vu l'heure, vous devriez avoir choisi depuis longtemps. Si vous errez en direction du dernier caviste ouvert en lisant ces lignes que vous voulez un conseil de dernière minute, le voilà : achetez un magnum. C'est classe, un magnum, ça invite à la grande tablée, on sait qu'il y en aura assez pour tout le monde. D'autant que le vin en magnum vieillit mieux qu'en bouteille (deux fois plus de volume pour la même quantité d'air dans la bouteille), ainsi vous offrez un vin qui attendra sagement la bonne occasion.
D'autres idées de cadeaux ? Bah non, je n'ai pas eu le temps de tester grand-chose. Il y grand bourgogne oubliea tout de même, je peux le dire maintenant parce que je sais que mon cher papa ne lira pas ce blog avant la séance de cadeaux, deux livres que j'ai voulu offrir  : Un Grand Bourgogne Oublié, parce que l'histoire est top, à moitié vraie, instructive, avec des vrais vignerons dedans et des dessins très parlants, même sur l'invisible ; Capture d'écran 2014-12-24 11.50.20et leGuide des Cépages et Terroirs, parce qu'il est tellement impeccable quand on veut apprendre sur la vigne, voyez plutôt les 40 premières pages.
Enfin : Bonnes Fêtes !




PS : Pas envie de lire ? C'est Noël, je vous le lis moi-même (comme ça, vous pouvez l'écouter en emballant les cadeaux). Cliquez ci-dessous :

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Un sapin à boire.

DERNIÈRES NOUVELLES "LE MONDE"

Craignant de ne pas être à la fête, le gouvernement sort son « bingo repas de famille »
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C’est le traditionnel piège de fin d’année, quand la sympathique conversation du repas de famille sur la poussée de croissance du petit dernier touche à sa fin et qu’elle prend le dangereux virage de la politique. La scène se répète souvent entre le fromage et le dessert, après plusieurs verres de vin. Alors, la première pique fuse : « Bientôt on sera tous obligés de travailler le dimanche ! » ou « le problème, c’est que l’Etat dépense trop ! »
Pour se prémunir contre ces lapidations verbales, le gouvernement a publié cette année sur son site Internet une série de questions/réponses pour permettre à ceux qui le voudraient de défendre son action.

L’opération de communication repose sur un principe simple : « Quand l’actualité nationale arrive sur la table, ne restez pas sans réponse. A chaque fois qu’un sujet est abordé, cliquez sur la case correspondante de notre bingo #RepasDeFamille. Vous accéderez à des informations simples et concises pour casser les idées reçues », indique le site. Pour chacune des vingt-quatre saillies fustigeant l’exécutif, les communicants de Matignon ont concocté une réponse sur mesure.

« Voilà une belle caricature ! »

Le pari est risqué, mais même sur la délicate question de l’emploi, le gouvernement trouve une parade. Et cela, alors même que la courbe du chômage n’a pas été inversée à la fin de l’année 2013, contrairement à ce qui avait été promis, et que les chiffres publiés mercredi 24 décembre sont mauvais. En novembre, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) est en hausse de 0,8 %. Toutes catégories confondues, il a crû de 6 % sur un an, touchant désormais 5 478 600 personnes.
Mais si un chômeur est à votre table, le gouvernement vous invite à lui affirmer que toute sa « politique est dédiée à la lutte contre le chômage : la baisse des cotisations et de la fiscalité des entreprises pour qu’elles puissent embaucher, les dispositifs ciblés sur les jeunes et les seniors… » Pas certain que le commensal sans emploi soit convaincu.
Si, après quelques mignardises, un convive ose le classique « les politiques : tous pourris ! », prenez un air offusqué et, la main sur le cœur, répondez : « Voilà une belle caricature ! Mais tu as raison : les responsables politiques ont un devoir d’exemplarité ! C’est pour cela que de nouvelles procédures de transparence ont été mises en place par ce gouvernement. Elles ont montré leur efficacité. » Il faut juste souhaiter que le degré d’alcoolisation de l’interlocuteur lui ait fait oublier les affaires CahuzacMorelleGuériniThévenoudArifAndrieux ou Lamdaoui.

Impôts, « les choses ont changé »

Les taxes font également partie des sujets sensibles. Quand arrivera sur la table « les impôts n’arrêtent pas d’augmenter », le site propose d’opposer un très ferme « c’est faux ! » avant d’assurer : « Il y a eu une augmentation depuis 2010. Mais les choses ont changé. En septembre, l’impôt sur le revenu d’un ménage imposé sur cinq a baissé. »
Mais la fiscalité ne se limite pas à l’impôt sur le revenu. Parmi les mesures fiscales inédites qui prendront effet l’an prochain figure la taxation des résidences secondaires. Annoncée le 4 novembre, elle autorise les communes à relever de 20 % la taxe d’habitation sur certains logements meublés dans des zones tendues et pourrait rapporter jusqu’à 150 millions d’euros aux collectivités concernées.
Autre hausse fiscale déjà décidée, celle de la redevance audiovisuelle, qui va augmenter de 3 euros en métropole, sans oublier le renchérissement de 2 centimes par litre de diesel de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui devrait générer 800 millions de recettes pour l’Etat.
Le site répand la bonne parole gouvernementale sur vingt et un autres points. Pour ceux qui n’ont pas reçu de support numérique pour Noël, une version papier est à télécharger (via un ordinateur…). « Amusez-vous en famille ! » propose-t-on. A rire de la communication du gouvernement ?

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/12/25/le-gouvernement-fait-sa-com-de-noel-en-forme-de-quiz_4546117_823448.html#vlrirAWLyCJJ9WGr.99